Pas de vagues




 
Réalisateur :
  Teddy LUSSI-MODESTE
Acteurs :
  François Civil, Shaïn Boumedine, Bakary Kebe, ...
     
Genre :
  Drame
Durée :
  1 h 32
Date de sortie :
  27/03/2024
Titre original :
  Pas de vagues
   
Note "critique" :
  3,00
 Classement 2024
  1 / 96 

Résumé :
.O

xx
.O.
Julien est professeur au collège. Jeune et volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie.
Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui prêtent au professeur d'autres intentions. Julien est accusé de harcèlement.
La rumeur se propage. Le professeur et son élève se retrouvent pris chacun dans un engrenage.
Mais devant un collège qui risque de s'embraser, un seul mot d'ordre : pas de vagues...
.O.

Xavier
@ @ @ @

.O.
19/04/2024
Pas de vague ? 16 ans après "Entre les murs", voici un nouveau film marquant pour moi. Si l'expression n'est pas nouvelle (une recherche rapide sur internet fait remonter le #pasdevague à la fin de l'année 2018), elle illustre tellement bien la situation qu'elle s'est imposée dans le paysage public et a été adoptée avec une rapidité déconcertante.

Le film est inspiré d'une histoire vraie mais il n'y avait pas vraiment besoin de le préciser, tant certaines scènes résonnent avec des situations vécues des milliers de fois en classe. Les scénaristes ont été bons, les acteurs sont bons et le film fera froid dans le dos à tous les professeurs qui le verront tant ce qui est montré à l'écran est réaliste.

Dans le film "Madame Hofmann", la cadre de santé mise en avant parle à un moment des doutes qu'elle a sur les gestes qu'elle a pratiqués des milliards de fois lorsque, parfois, l'issue d'une réanimation n'est pas favorable. Elle sait qu'elle a bien réalisé les gestes, respecté le protocole, tout fait correctement mais elle ne peut s'empêcher de se demander si elle a raté quelque chose ou si elle aurait pu faire "plus". Évidemment cela n'a pas de sens car on ne peut pas sauver tout le monde, mais le parallèle avec ce professeur qui n'a rien fait de répréhensible, qui n'a même rien fait "qu'il aurait du éviter car c'était évident que ça lui peterait à la gueule", qui n'a fait que son métier en son âme et conscience, et qui aurait pu le faire des dizaines s'années sans que rien ne se passe mais qui, pour une raison X, Y ou Z cette fois a débouché sur une avalanche incontrôlable qui emportera tout sur son passage.

Le scénario est presque "trop réaliste" tant il montre le renversement des valeurs : la parole de l'élève est parole d'évangile d'autant plus qu'elle ne "coûte rien". Un enfant qui ment que ce soit volontairement ou non, on fait quoi ? Une fois cela compris, pourquoi peser ses mots ? Pourquoi ne pas liguer les copains et ceux qui rêvent de faire partie de la bande pour avoir le pouvoir et donner une leçon à la personne en face qui jouera a 1 contre 30 (ou 90 quand on rajoute les familles et amis derrière) ?

Les conséquences sont vertigineuses et montrent que passer des châtiments corporels d'il y a 50 ans à l'extrême opposé ne donne rien de bon dans un sens comme dans l'autre. Il faut, pour éviter cela, être soudé mais ne pas tomber non plus dans le corporatisme béat... et c'est là que l'on voit qu'il existe autant de professeurs que de femmes et d'hommes faisant ce métier. De ceux qui pensent qu'on ne peut être bon professeur que lorsqu'on a soit même des enfants, à ceux qui pensent qu'on ne fait que reproduire ce qu'on a connu enfant (avec son corollaire amusant "vous avez toujours été bon élève puisque vous êtes devenus professeurs donc vous ne pouvez pas comprendre les élèves en difficulté"), de ceux qui voudraient imiter "le cercle des poètes disparus" à ceux qui sont blasés et voient ce travail uniquement comme un boulot "alimentaire", difficile de trouver un véritable portrait-robot de professeur.

Le film montre bien cela avec une salle des profs dans laquelle les dynamiques sont diverses mais qui, lorsque cela devient tendu, se recroqueville chacun pensant à sauver son petit coin de tranquillité, au détriment des autres quels qu'ils soient. Il sera difficile de ne pas avoir le coeur serré en sortant de la séance, même si la dernière scène essaye de mettre un peu de légèreté au milieu de tout cela... j'aurais préféré que le film se termine deux minutes avant, avec cette séquence aussi simple que directe en salle des profs.

Le film montre un cul-de-sac dans la manière de gérer les jeunes, dans la manière de gérer les profs, dans la manière de gérer notre société. Il ne vous donnera pas la patate, ne vous fera pas rire mais vous interrogera sur ce que l'on doit faire quand on en arrive à ce genre de situation qui n'a, malheureusement, rien de théorique ni d'extrême. Non, vraiment, 16 ans après "entre les murs" c'est bien une seconde claque que j'ai prise et je me dis que ce film devrait être montré dans les IUFM, ESPE, INSPE ou autre nom de structure, le budget "réflexion pour trouver un nom à la con" étant souvent plus important que celui pour aider les jeunes collègues à rentrer dans le métier dans de bonnes conditions. Vous l'aurez compris, "pas de vague" fait une entrée fracassante dans mon top3 de l'année et il va falloir être très convaincant pour le déloger. Bravo !
.O.


Première :
¤ ¤
.O.
Dans notre monde dopé aux faits divers où toute tentative parole équilibrée est balayée par la course au buzz, Pas de vagues apporte un contrepoids essentiel. Ne vous fiez pas aux rumeurs, plongez au cœur de la complexité qu’il propose.
.O.


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